Téléporté : l’investissement, un montage financier opaque


gare2L’investissement : Le dossier financier appelle de nombreuses questions, d’abord sur le niveau réel de l’investissement. Seules quelques lignes lui sont consacrées, alors qu’il en va d’un endettement lourd de la Vallée du Louron sur 25 années. Il est question de 10 millions d’euros de dépenses  pour « l’achat du seul équipement hors prise en charge des risques naturels » (chap. 2 page 165) . » 10 millions d ‘euros… coût de la partie mécanique de l’appareil additionné du coût des bâtiments, réseaux électriques, éclairage de la ligne » (chap. 5 page 260). On peut en conclure que vraisemblablement le coût des gares et bâtiments annexes serait inclus.

 
Resterait à financer en plus des 10 millions :

  • les mesures compensatoires de prise en compte des risques naturels, des dégradations de l’environnement et du paysage.
  • le coût du foncier
  • les aménagement des parkings et des cheminements
  • l’achat des navettes électriques
  • l’adaptation des équipements multi-services
  • la requalification des berges de la Neste à Loudenvielle et la restructuration du front de neige à Peyragudes.

Il n’est pas précisé quelle collectivité prendra en charge ces coûts.

– Chapitre 5 page 260, il est mentionné que la modification du tracé de la ligne à haute tension serait prise en charge par la Commune de Loudenvielle et ne serait donc pas inclue dans le calcul économique du Projet. C’est du «saucissonnage» et une dissimulation du coût réel du Projet

Il n’y a aucune transparence sur le coût total du projet puisque l’enveloppe globale n’est pas présentée. La transparence voudrait que les incidences de tous ces investissements soient inclus dans le montage budgétaire de fonctionnement avec les conséquences sur les budgets des communes concernées, de la CCVL et sur l’impôt local. Nous analyserons dans un prochain article l’impact de ce « saucissonnage » des investissements dans le bilan de fonctionnement.

Dans sa réponse à la lettre ouverte d’Arpal en 2014, Michel Pelieu parlait d’un investissement de 12 millions. Il disait aussi qu’il tablait sur le renouvellement des concessions électriques et qu’il n’y aurait pas recours à l’impôt local pour financer ce Projet. Aujourd’hui, il n’est plus question de la participation de la SCHEM mais uniquement d’un emprunt de 8 millions remboursé par le versement annuel d’un loyer de la future société gérante de l’exploitation du téléporté, ce qui reste largement un pari.

La raison voudrait qu’il y ait comparaison avec des projets similaires, mais on nous prévient page 264 du chapitre 5 que «les comparaisons avec les autres sites ne sont pas opératoires» !
Il faut surtout éviter toute comparaison avec le coût total de la récente télécabine de Saint-Lary,
– plus court de 400 mètres,
– nécessitant moins de pylônes,
– avec une pente plus rectiligne,
qui a tout de même dépassé les 20 millions d’euros !

Pourquoi toutes les communes de la Vallée du Louron devraient-elles s’endetter pour le financement d’un projet dont le but principal est le développement et la rentabilisation de l’immobilier de Loudenvielle et de Peyragudes ?

Prochain thème traité :

Téléporté : fonctionnement, une estimation budgétaire volontairement tronquée

 

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